Huit jeunes chercheurs internationaux conçoivent une nouvelle technologie pour une gestion plus intelligente de l'eau

Publié le 22/09/2020

Formés à la technologie prometteuse du fog computing dans le cadre d’un consortium européen, huit jeunes chercheurs appliquent leurs recherches à des situations concrètes rencontrées par la municipalité de Valence en Espagne. Découvrez ce 29 septembre 2020, la présentation des résultats et l'annonce des nouvelles expérimentations.

Le Fog computing vs le Cloud computing

L'évolution de l'internet des objets (IoT) engendre un immense volume de données, produites loin des centres de traitement. Ceci augmente la charge des liaisons réseau longue distance et peut nuire à la réactivité des services offerts par l'IoT (cloud computing). Pour contrer cette tendance, l'approche émergente de l'informatique géodistribuée (fog computing) vise à rapprocher le traitement des données des objets de l'IoT et de leurs utilisateurs.
Le “fog computing” est donc un nouveau paradigme pour l’hébergement d’applications et de services innovants, permettant d’utiliser des ressources de calcul et de stockage situées à proximité immédiate des utilisateurs finaux. Le fog computing offre ainsi de nombreux avantages tels qu’une meilleure interactivité des applications et une meilleure utilisation des ressources disponibles.


Les géants du secteur (Cisco, Huawei, IBM, …) investissent massivement dans cette approche qui devrait avoir un impact majeur dans plusieurs domaines d'application et atteindre une valeur marchande mondiale d’environ 750 milliards de dollars en 2025, avec une croissance de 55% chaque année.

L’IRISA au cœur du Fog Computing, domaine de recherche émergent

Forte de ces statistiques prometteuses, la Commission européenne a financé en 2017 le projet FogGuru, coordonné par Guillaume Pierre (Professeur Université de Rennes1, responsable de l’équipe Myriads) pour être plus compétitive dans le domaine informatique du « Fog computing » et préparer une génération de professionnels à ces nouvelles technologies et à leurs applications. Ainsi huit doctorants suivent une formation académique et industrielle avec comme laboratoire d’expérimentation de leur projet de recherche la smart city València.

Le projet FogGuru est une collaboration entre deux universités prestigieuses (l’Université de Rennes 1 co-tutelle de l’IRISA et la Technische Universität Berlin en Allemagne), deux PMEs de haute technologie (Elastisys en Suède et U-Hopper en Italie), ainsi que l’organisation EIT Digital Rennes et la fondation Las Naves qui développe un laboratoire d’expérimentation grandeur nature à València en Espagne.

Guillaume PierreCoordonner ce projet est une opportunité unique, pour le laboratoire IRISA, de se positionner au cœur du domaine de recherche émergent et prometteur qu’est le Fog Computing. C’est également une reconnaissance de l’excellence scientifique du site de Rennes et de sa capacité à mener des activités de recherche et de formation doctorale au plus haut niveau européen, souligne Guillaume Pierre, porteur du projet FogGuru, professeur Université de Rennes 1, responsable de l’équipe de recherche Myriads.

Une application issue de la recherche pour une meilleure gestion de l'eau à Valence (Espagne)

Lors de ces deux dernières années, les jeunes chercheurs ont conçu et prototypé des plateformes génériques de fog computing et de services associés, capables de répondre à un large éventail d'applications possibles. Depuis novembre 2019, ils sont accueillis par EMIVASA, la compagnie des eaux qui gère le réseau de Valence pour une expérimentation d'un an afin de tester leurs technologies, et en démontrer les bénéfices tant pour les citoyens que pour le tissu socio-économique local. Les doctorants se sont attaqués au défi que constitue l'application du fog computing à la gestion intelligente des réseaux d'eau, à l'échelle d'une ville. L'objectif précis est de détecter les consommations anormales qui pourraient s'expliquer par des fuites ou de la fraude éventuelle.

 

 

La plus grande satisfaction d'un chercheur est de voir ses travaux déboucher sur une application utile à la société et à l'économie. Il était donc de la plus haute importance que nos doctorants puissent déployer leurs technologies pour démontrer leur utilité face à des problèmes de la vie réelle. Nos partenaires Las Naves et EMIVASA nous ont accordé tout le soutien nécessaire, souligne Guillaume Pierre, porteur du projet FogGuru, professeur Université de Rennes 1, responsable de l’équipe de recherche Myriads.

 

La présentation des résultats et une nouvelle série d'expérimentations seront dévoilées ce 29 septembre, à suivre en ligne ...

Les protagonistes de la collaboration entre FogGuru et les acteurs de la ville de Valence - © G. Pierre
Les protagonistes de la collaboration entre FogGuru et les
acteurs de la ville de Valence - © G. Pierre

Le 29 septembre 2020, le projet FogGuru présentera officiellement les résultats de cette expérimentation lors d'un événement gratuit en ligne, ouvert à toute la communauté. Des représentants d'EMIVASA prendront la parole aux côtés des protagonistes de ces travaux.
 

 

 

 

Pour nous, ce programme a fourni une excellente occasion d'expérimenter la contribution du fog computing à l'amélioration de la gestion de nos précieuses ressources en eau"se félicite Carlos Galiana, en charge de l'innovation au sein du Conseil municipal de Valence, qui supervise le programme "Cycle de l'eau intégral" de la ville.

En outre, l'événement dévoilera une nouvelle série d'expérimentations qui seront lancées en s'appuyant sur les infrastructures intelligentes de Valence. Ces projets seront conduits en collaboration avec Las Naves et La Marina de Valencia (qui associe les acteurs des quais réservés aux yachts sur le port de plaisance). L'objectif est de proposer un espace de formation au traitement des données issues de l'IoT, tout en aidant La Marina à mesurer et analyser différents paramètres : niveau de la mer, hauteur des vagues dans le port, vitesse du vent et autres données météorologiques.

Inscrivez-vous pour suivre l'événement en ligne le 29 septembre 2020, de 10h à 13h CEST (en anglais)