Quand la science se mêle à l’archéologie …

Publié le 19/06/2020
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Momie de chat ©Inrap

En 2017, le musée des Beaux-Arts de Rennes fait une découverte pour le moins étonnante sur sa momie de chat égyptienne vieille de 2500 ans et soigneusement conservée dans les collections depuis 1923. Cette découverte va alimenter une collaboration de recherche internationale dont un des résultats est notamment visible au musée des Beaux-Arts.

Une étude effectuée à Manchester, sur près de 800 momies d’animaux provenant de l’Égypte ancienne a révélé que dans près d'un tiers des cas les momies sont vides. Aussi Odile Hays, en charge de l’archéologie et de l’Egyptologie au musée des Beaux-Arts de Rennes, décide alors de faire réaliser des radiographies à la momie de chat. Les radiographies révèleront qu’elle n’est ni vide, ni occupée par la présence d’un chat mais possède des membres postérieurs et inférieurs d’au moins trois félins. Escroquerie antique ou découverte d’innombrables façons de confectionner des momies animales ? Les experts ne se prononcent pas encore mais une étude à l’échelle mondiale constituant un corpus d’imageries est en cours.

Cette découverte intègre une collaboration pluridisciplinaire dans le cadre du projet ANR franco-québécois INTROSPECT et va plus loin grâce à des méthodes d’introspection numérique interactive.
Les partenaires associés - dont l’Inrap, CREAAH , les entreprises Image ET/BCRX/CDA’Indus et à l’IRISA, Valérie Gouranton (enseignante-chercheuse INSA) et Ronan Gaugne (ingénieur de recherche Université de Rennes 1) membres de l'équipe Hybrid - vont concentrer leurs recherches sur des méthodes combinent d’une part, la tomodensitométrie et d’autre part des technologies de visualisation 3D, telles la Réalité Virtuelle, les interactions tangibles et l’impression 3D.

La tomodensitométrie permet un enregistrement systématique des densités des matériaux qui composent les objets archéologiques et une reconstruction en 3D. Ces travaux de recherche ont permis, grâce à un scanner par tomodensitométrie de la momie, l’identification de membres postérieurs et inférieurs d’au moins trois félins mais également d’une pelote de ficelle dans la tête de la momie.
Pour visualiser l’intérieur de la momie, les scientifiques ont reconstitué la momie en une exceptionnelle impression 3D à taille réelle et proposé différents outils de visualisation et de manipulation en réalités virtuelle et augmentée de cette impression numérique.

Cette momie de chat et son modèle en 3D sont exposés au musée des Beaux-Arts de Rennes. Ces dispositifs, à la frontière des disciplines archéologiques et de l’imagerie numérique, valorisent les travaux de recherche mais s'annoncent également très prometteurs pour la connaissance et la mise en valeur du patrimoine archéologique.
Les vestiges archéologiques étant des témoins fragiles à analyser, à interpréter, à préserver et à valoriser, les approches numériques innovantes développées ici permettent de donner de manière non destructive des informations sur la nature interne des vestiges …

La momie de chat et son modèle en 3D sont à découvrir au Musée des Beaux-Arts de Rennes

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